MOLCER 1, Rémy Janneau

 A propos de Chen Duxiu, last articles and letters – University of Hawai press – 1998 - Routledge – 2018

PREMIERE PARTIE :  LES TROTSKYSTES FACE A LA GUERRE

Intellectuel d’envergure, tout à la fois journaliste, écrivain, poète et linguiste, doyen de la faculté de lettres de l’université de Pékin, figure de proue du Mouvement pour la Nouvelle culture et, suivant une expression de Mao Zedong lui-même, « général en chef du 4 mai » [1], Chen Duxiu (1879 – 1942) est surtout connu comme un dirigeant communiste qui, excommunié en 1929 pour avoir eu le courage de tirer un bilan de l’orientation désastreuse imposée par le Komintern, rejoignit Léon Trotsky et l’Opposition de gauche.

Dans sa préface à l’édition de 1998 des derniers articles et lettres de Chen, son vieux compagnon de lutte et adversaire Wang Fanxi[2] se présente encore comme son « disciple » et salue « son rôle prodigieux dans l’histoire de la Chine moderne ». L’hommage n’est pas mince à l’égard de celui qui, nous allons le voir, ne fut pas tendre envers des trotskystes chinois qu’il jugeait sectaires et ultragauchistes.

Question de méthode

Les premiers documents, écrits au lendemain de la libération de Chen[3], nous renseignent sur la situation difficile des trotskystes chinois à la veille de la Seconde guerre mondiale. Dans une lettre à Léon Trotsky[4], il dresse un état des effectifs : moins de 50 militants à Shanghaï et Hong Kong et une centaine d’autres dispersés sur l’ensemble du territoire de la Chine. Cette faiblesse est à l’image du prolétariat chinois, « beaucoup plus faible que 30 ou 40 ans plus tôt ». Mais elle est aggravée, selon Chen Duxiu, par la manière totalement abstraite dont les dirigeants de la section chinoise de la IVème Internationale abordent les problèmes.

Même si le propos semble parfois excessif (« Vous êtes tous des staliniens »[5]), ces échanges sans concession restent malgré tout dans les limites d’une discussion entre camarades mais la sévérité du ton révèle souvent à quel point Chen est excédé, eu égard à la gravité de la situation, par l’ultra-gauchisme dogmatique et le sectarisme de ses correspondants. Prisonniers de schémas dépassés, ils se révèlent en particulier « incapables de comprendre le sens de la nouvelle guerre, en laquelle ils ne voient qu’une simple répétition de l'histoire passée », lui appliquant une grille de lecture qui convenait à la précédente, greffant, selon l’expression imagée de Chen, « des joues de chevaux sur des têtes de vaches ».  Pour les mêmes raisons, leur dénonciation, formellement juste, du Parti communiste et du Guomintang, se révèle tactiquement contreproductive.

Chen en souligne à l’intention de Trotsky[6] l’implication la plus grave : cette manière abstraite d’aborder les problèmes se traduit par la faiblesse de leurs liens avec les masses. « S'ils ne changent pas d'attitude à tous égards et ne se plient pas au travail difficile qu'implique la politique que je propose, s’ils continuent à se vanter et à se prendre pour de grands leaders, à créer des organes de direction vides de toute substance et à refaire le monde en vase clos en se parant du nom de la Quatrième Internationale, ils ne parviendront à rien d'autre qu’à ternir le prestige de la Quatrième Internationale en Chine » et à devenir « un obstacle au développement futur de la révolution chinoise ». 

Le corollaire d’une telle orientation est le mépris des « luttes intermédiaires » : « Si nous considérons que le fascisme sera détruit à jamais rien qu’en une bataille finale, le problème est aisément résolu. Il n'y a aucun intérêt à mener les luttes intermédiaires telles que le mouvement antifasciste, les grèves, le mouvement pour la convocation d'une assemblée nationale, etc. Au lieu de cela, nous pouvons nous asseoir et attendre que la lutte finale tombe du ciel. Cette erreur découle d’une erreur générale qui peut être résumée ainsi : "Fermer les yeux sur le cours réel des événements historiques, en recourant aveuglément à des formules abstraites"».

C’est là pour Chen le point nodal. Il se garde d’ailleurs de trancher entre une « gauche » et une « droite » dont les divergences lui semblent somme toute secondaires. Dans la même lettre, il brosse pour Trotsky un panorama des courants ultragauchistes qui traversent la section chinoise: « Certains pensent qu’en Chine la révolution démocratique est déjà terminée, certains que la prochaine révolution sera purement socialiste, sans composante démocratique, […] certains que l'appel à une Assemblée constituante est vide de tout contenu de classe donc suspect; certains que l'appel à une Assemblée constituante est un slogan pour les périodes de réaction […], qu’il ne peut être utilisé pour prendre le pouvoir, que, pour cela, seul est pertinent le slogan appelant à la création de soviets[7]; certains que la lutte nationale-démocratique est une tâche bourgeoise à laquelle le prolétariat peut participer mais sans la considérer comme sa propre tâche. [Ils estiment] que les camarades qui proposent que le prolétariat chinois prenne en charge les tâches nationales et démocratiques sont imprégnés de la conscience de la gauche de la bourgeoisie […] Ces tendances ultragauche ont pris une part importante à la propagande et à la formation au sein de l'organisation et ont déterminé, par conséquent, toute son attitude envers la guerre sino-japonaise. Personne n'est en mesure de corriger ces erreurs. Quiconque se risque à le faire est dénoncé comme opportuniste ».

La guerre, précisément, est au cœur des divergences qui séparent Chen Duxiu de la section chinoise : « Ils croient que seule la guerre contre le gouvernement du Guomindang est révolutionnaire, que la guerre contre l'impérialisme japonais ne peut pas être tenue pour telle ; certains se moquent du mot "patriotisme" et considèrent même que cette guerre se résume à un affrontement entre Chiang Kaï-sheck et le Mikado »[8].

Cet ultragauchisme sectaire est évidemment lourd de conséquences : « Depuis le début de la guerre, les "trotskystes" (les guillemets sont de Chen) ont continué d'agir de la même manière. Non seulement il leur est impossible de trouver le moindre appui mais il leur est même impossible d'établir de nouveaux contacts ; il en résulte que leur vision est toujours plus étroite, au point même que certains d'entre eux ont inventé la théorie suivant laquelle moins un membre d'un parti révolutionnaire a de relations sociales, mieux cela vaut ».

Loin d’être, comme on l’a parfois soutenu, un mandarin cherchant à subjuguer ses disciples[9], Chen en tire des conclusions réalistes et pragmatiques. Sans renoncer à une discussion qu’il veut sans concession, il ne croit guère à la toute-puissance de l’argumentation. Ce qui importe, à ses yeux, ce sont les liens avec les masses. « Je nourris encore quelques espoirs en Qichang et Han Jun[10], non pas parce que leur vision de la situation actuelle est proche de la mienne mais parce qu'ils ont une attitude plutôt positive à l'égard du travail ; ceux qui travaillent activement parmi les masses peuvent éventuellement comprendre le réel ».

Guerre et front unique

Cette question est indissociable de celle du front unique. Dès le déclenchement de la guerre sino-japonaise, Chen a préconisé un front antiimpérialiste, sur un programme minimum de type « liberté et démocratie », comprenant toutes les forces déterminées à résister aux Japonais. Il s’est heurté à une majorité de ses camarades. « Certains, écrit-il encore à Trotsky, pensent que, quelle que soit la période ou les circonstances, convenir avec les partis d'autres classes d'une action conjointe contre les impérialistes étrangers ou les dictateurs nationaux relève de l'opportunisme. Certains pensent que si les travailleurs prennent part à la guerre, ils agiront comme chair à canon pour la bourgeoisie, et qu’essayer de négocier avec le Parti communiste ou le Guomindang en vue d’un travail conjoint contre le Japon signifie dégénérescence et capitulation ».

Tous les trotskystes chinois ne rejettent certes pas a priori la recherche d’un front unique mais ceux qui, tels Chen Qichang, adhèrent à cette orientation, le font, là encore, de manière abstraite, dénonçant le PCC et le Guomintang en même temps qu’ils leur proposent une « coopération ». Non seulement, remarque Chen Duxiu, la dénonciation est stérile et contreproductive mais de toute façon, toute « coopération »[11]  suppose que « les deux parties [aient] quelque chose à donner », qu’elles soient liées par une activité commune. Tant qu’il n’en est rien, tant que les trotskystes s’isolent du fait de leur orientation ultragauche, elle est « hors de question »[12].

Cette orientation sectaire ne fait qu’ajouter, en réalité, aux obstacles quasi-insurmontables auxquels se heurte toute volonté de front unique. Le Parti communiste fait tout ce qui est en son pouvoir pour exclure les trotskystes d’un front antijaponais.  Les rares tentatives de contact se heurtent à des fins de non-recevoir.  Lorsqu’encouragé par Ye Jianying, un dirigeant du PCC favorable à un rapprochement, le trotskyste Luo Han[13] prend, en septembre 1937, l’initiative de soumettre à Mao Zedong les propositions de Chen Duxiu dans l’espoir de négocier une collaboration, Mao fait immédiatement savoir que Chen « pourrait rejoindre le Parti communiste » à condition de « reconnaître ses erreurs passées et de renoncer au trotskisme ». Selon Wang Fanxi, cette initiative conduite à son insu aurait provoqué la colère de Chen et les plus vives critiques des trotskystes[14]. De surcroît, elle inquiéta Moscou. Par l’intermédiaire de son homme-lige Wang Ming, Staline suscita, au sein même du PCC, une violente campagne de calomnies contre les « espions » trotskystes, particulièrement contre le « traître » Chen Duxiu, campagne qui, par ricochet, atteignit Mao lui-même[15]. Ces attaques ne contribuèrent pas, bien évidemment, à convaincre les camarades de Chen du bien-fondé de sa politique de front unique.

Défaitisme révolutionnaire ou soutien aux démocraties ?

Les réticences des trotskystes chinois à l’égard du front unique découlent également d’une vision de la guerre aux antipodes de celle de Chen. La polémique prend une tout autre dimension, en effet, lorsqu’en 1939, la guerre sino-japonaise devient de facto un front de la Seconde guerre mondiale. La question-clé, celle qui va déterminer l’orientation de Chen Duxiu et à laquelle se subordonnent toutes les autres, devient dès lors la nature de cette guerre. Chen ne trouve pas de mots assez durs pour critiquer le « psittacisme » de ses camarades. Partant une fois de plus de schémas théoriques abstraits, sans analyser les caractères particuliers de la situation historique présente, ils transposent mécaniquement, en 1940, le « défaitisme révolutionnaire » défendu par Lénine en 1915, renvoyant dos à dos Chiang Kaï-sheck et l’impérialisme japonais, les forces de l’Axe et les Alliés, le fascisme et la démocratie.

Or, objecte Chen, « l’histoire ne se répète jamais » et tout événement doit être analysé dans les conditions concrètes de son époque. La guerre de 1914 n’était pas celle de 1870 et Lénine s’est gardé de « plagier » Marx et Engels[16]. Il a défini sa position en fonction des caractéristiques d’une guerre qui opposait entre elles des puissances impérialistes. Le second conflit mondial est certes, comme le précédent, une « guerre pour l’hégémonie mondiale entre deux blocs impérialistes »[17] mais l’avènement d’Hitler, la puissance et les buts de guerre du nazisme et de ses « comparses » italiens et japonais, ont changé la donne. Si l’Allemagne était sortie victorieuse de la guerre de 14-18, le sort de l’humanité n’en eût pas été fondamentalement modifié. Il n’en va plus de même en 1940 : « Les nazis d'Hitler veulent gouverner le monde avec les méthodes barbares et réactionnaires qu’ils appliquent aujourd’hui en Allemagne. En d'autres termes, ils visent par le moyen d'une nouvelle et encore plus terrible Inquisition à imposer partout une doctrine, un parti et un chef. Ils ne permettront pas la moindre dissidence, pas même l'existence de mouvements nazis ou fascistes autochtones dans les pays qu'ils conquièrent. Une victoire hitlérienne signifiera l'étouffement de toute l'humanité, elle transformera partout les humains, des gens pensants dotés d’une conscience libre, en bêtes de somme mécaniques incapables de réfléchir et sans conscience libre. Ainsi, depuis le début de cette guerre mondiale mais également dans l’avenir, dans tous les pays (y compris, bien sûr, en Allemagne) des progressistes de bonne volonté devraient faire de la destruction des nazis d'Hitler l'objectif général d'une offensive commune de tous les peuples. Les autres batailles ne peuvent être tenues pour progressistes que dans la mesure où elles servent cette fin générale. Si les nazis l’emportent, tous les discours sur le socialisme, la démocratie et la libération nationale n'auront plus aucun sens »[18].

Même si « la prétendue guerre "pour la démocratie et la liberté" est une façade », une ligne de « défaitisme révolutionnaire », de « transformation de la guerre impérialiste en guerre civile », « verbalement très à gauche », ne peut, en réalité « qu’accélérer la victoire des nazis ». Les marxistes doivent donc soutenir le combat des « démocraties bourgeoises » dont la victoire constituerait un moindre mal.  L’internationalisme se résume dès lors à une lutte globale et mondiale contre le fascisme parce que celui-ci hypothèque pour longtemps la possibilité d’une révolution, alors que la démocratie bourgeoise laisse ouverte malgré tout cette possibilité.

Une telle conclusion est lourde d’implications : « Toute lutte qui nuit à cette lutte est réactionnaire […] Je crois que non seulement les mouvements contre la guerre en Grande-Bretagne, en France et aux États-Unis d'Amérique, mais aussi le mouvement pour l'indépendance de l'Inde sont réactionnaires. Dissociée des intérêts de la lutte mondiale, la lutte nationale devient inévitablement réactionnaire. En réalité, une fois que l'Inde se détachera de la Grande-Bretagne, elle passera inévitablement sous contrôle japonais ou russe, et Hitler remportera une victoire décisive sur la Grande-Bretagne[19] […] Naturellement, le prolétariat doit se préparer pour demain, mais que doit-il faire aujourd'hui ? Aujourd'hui, il est déjà en guerre ! En pratique et en théorie, il ne devrait y avoir aucune ambiguïté. Soit soutenir Hitler, soit lui résister. Si vous vous opposez à Hitler, vous ne devriez pas en même temps renverser ses ennemis. Sinon, tout appel à résister à Hitler et à empêcher la victoire du fascisme est vide de sens. »[20].

Cette condamnation ne vise donc pas seulement les luttes nationales ou les mouvements contre la guerre mais aussi, en filigrane, la lutte des classes dans les pays démocratiques. L’Histoire contemporaine s’interprète désormais en termes de « camps », celui des dictatures opposé à celui des démocraties, et il faut bien appeler les choses par leur nom : la victoire de ces dernières requiert l’union sacrée. Sans que Chen Duxiu renie formellement la IVème Internationale, cette recherche du moindre mal se traduit donc par une prise de distance que la double question déjà ancienne de la nature de l’URSS et des racines du stalinisme va profondément accentuer

La seconde partie de cet article (Révolution prolétarienne ou démocratie bourgeoise ?) est publiée dans MOLCER 2.

 

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[1] Mao Zedong – Comment étudier l’histoire du Parti – Discours du 30 mai 1942. Les manifestations du 4 mai 1919, provoquées par l’attribution au Japon des possessions chinoises de l’Allemagne, furent le coup d’envoi de la révolution chinoise. Sur ces événements, voir Les cahiers du mouvement ouvrier numéros 83 (Rémy Janneau – Quand la Chine s’éveille. Aux origines d’une révolution. 1839-1919) et 84 (François De Massot – La naissance du Parti communiste chinois ; Roger Revuz - 1925-1927 : Chine, la révolution étranglée et Rémy Janneau – Chen Duxiu. Des Lumières à la révolution permanente).

[2] Wang Fanxi – Communiste chinois, membre de l’Opposition de gauche mais partisan, contrairement à Chen Duxiu, du « défaitisme révolutionnaire » lors de la guerre sino-japonaise puis de la Seconde guerre mondiale.

[3] Au terme de cinq années de captivité (voir photo), Chen Duxiu fut libéré au lendemain de l’agression japonaise de juillet 1937

[4] Lettre du 3 novembre 1938.

[5] Lettre à Chen Qichang, Luo Shifan et Zhao Ji – 21 novembre 1937. Luo Shifan : militant communiste rallié au trotskysme en 1929 ; décédé en 1939. Zhao Ji (1902-1994) : vétéran communiste ayant pris part à l’expédition du nord en qualité de commissaire politique ; devenu trotskyste à Moscou en 1928. Le qualificatif peu amène de « stalinien » vise explicitement Peng Shuzhi (1895-1983). – Fondateur, avec Chen Duxiu, du Parti communiste chinois, Peng avait rejoint l’Opposition de gauche. Des désaccords sur la question de la démocratie, apparus au cours de leur détention, entraînèrent ensuite leur rupture.

[6] Lettre du 3 novembre 1938.

[7] Cette opposition entre soviets et Assemblée constituante remontait à la conférence d’unification de 1931.  « Après une courte période de doutes et de confusion », écrit Wang Fanxi, cette divergence s’était résorbée mais tandis que certains trotskystes comme Liu Renjing, farouche opposant à Chen Duxiu,  situaient l’Assemblée constituante dans la perspective d’une éventuelle étape parlementaire de la révolution, une majorité regroupée dans le groupe Our word (Notre parole) n’y voyait qu’un « moyen stratégique de rassembler les forces révolutionnaires vaincues et de les inciter à renverser le régime du Guomindang » (Wang Fanxi – La marche de Wang. Mémoires d'un révolutionnaire chinois - Éditions PEC - La Brèche, collection Les Nôtres - 1988). Sur le rôle de Liu Renjing, voir Pierre Broué -  Chen Duxiu et la IVème Internationale de 1937 à 1942 – in Cahiers Léon Trotsky n° 15 (septembre 1983).

[8] Ibid. Les mémoires de Wang Fanxi suggèrent que Chen amalgame peut-être un peu vite les positions de ceux qui renvoient dos à dos le Guomindang et l’impérialisme japonais et ceux qui soutiennent la guerre en restant très critiques à l’égard des dirigeants chinois : « En gros, il y avait trois positions politiques : celle de Chen Duxiu qu’on peut définir comme un soutien inconditionnel de la Guerre de Résistance ; celle de Zheng Zhaolin (Chaolin) qui combattait tout soutien à la guerre en arguant que le conflit sino-japonais était depuis le début partie intégrante de la nouvelle guerre mondiale ; et la position de l’écrasante majorité des trotskystes chinois qu’on peut résumer comme soutien de la guerre et critique de sa direction » (op. cit.  Page 228). Concernant plus précisément la réduction de la guerre à « un affrontement entre Chiang Kaï-sheck et le Mikado », selon Gregor Benton, Chen caricature en particulier la position de Zheng Zhaolin (page 47, note 30).

[9] On trouve ce point de vue notamment chez Lee Feigon (Chen Duxiu, founder of the Chinese communist  Party - Princeton University Press – 1983). Chen Duxiu serait resté foncièrement un mandarin exerçant une influence sur des intellectuels urbains.

[10] Sur Li Qichang, voir note 4. HanJun (?-1945) représentant de la jeune génération trotskyste; particulièrement actif chez les dockers de Hong Kong pendant l’occupation japonaise.

[11] Les guillemets sont de Chen Duxiu qui reprend un terme employé par l’un de ses correspondants, Luo Han.

[12] Lettre à Chen Qichang, Luo Shifan et Zhao Ji – 21 novembre 1937

[13] Cadre du mouvement trotskyste chinois. Il fut le seul, avec Chen Duxiu à échapper au coup de filet de 1931, intervenu trois semaines après le congrès d’unification. Chen Duxiu fut arrêté peu après.

[14] Voir Lee Feigon – Chen Duxiu, founder of the Chinese Communist Party – Princeton University Press – 1983 – Page 224.

[15] Lorsqu’en 1949, commença l’affaire Borodine, ressurgit un dossier remontant au début des années 30 dans lequel Staline s’efforçait de faire de Mao… un agent secret des Etats-Unis ! Cette accusation disparut évidemment une fois le pouvoir de Mao consolidé.

[16] En 1870, Marx et Engels avaient, dans un premier temps soutenu la guerre défensive conduite par l’Allemagne en voie d’unification contre Napoléon III. Après Sedan, ils avaient condamné ce qui devenait une guerre de conquête menée contre la République et le peuple français.

[17] My basic view – Article du 28 novembre 1940.

[18] Ibid.

[19] Trotsky était d’un point de vue opposé : « si demain Hitler est obligé d‘envoyer des armes aux Indiens révoltés, les travailleurs révolutionnaires allemands doivent-ils s’opposer à cette action concrète par la grève ou le sabotage ? Au contraire, ils doivent veiller à ce que les insurgés reçoivent les armes aussi vite que possible » (In defence of marxism - New Park Publications Limited -1966 – Page 75). Une traduction de ce recueil de textes est parue en 1972 aux éditions EDI sous le titre Défense du marxisme. Elle vient d’être rééditée aux Editions du Travail.

[20] Lettre à Xiliu – 1er mars 1940.

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