Note de lecture : Cahiers de la Courtine 1917 n° 15

Un numéro passionnant à nouveau ! Citons quelques articles : 
Leur association, partenaire de la commune de Gentioux, a été partie prenante des journées de début novembre pour commémorer le centenaire du célèbre monument pacifiste.
L’historien Rémi Adam, auteur de l’ouvrage de référence « Les révoltés de la Courtine » évoque la première mutinerie de la 2e brigade russe en août 1916 : débarqués à Brest, les soldats russes traversent la France et font escale à Marseille avant d’embarquer pour Salonique. L’attitude d’un officier supérieur, le lieutenant-colonel Krause, la traversée pénible depuis Arkhangelsk, l’interdiction de sortir du camp à Marseille, les brimades, entrainent une mutinerie. Le corps de Krause est retrouvé mort sur un terrain vague. 26 soldats sont placés en détention, 8 seront condamnés à mort et 4 exécutés.
Cette mutinerie aura une autre conséquence : l’expulsion de Léon Trotsky de France et l’interdiction du journal Nashe Slovo dont il était l’un des animateurs. Des exemplaires de ce journal ont été trouvés dans les poches de plusieurs soldats, probablement à l’instigation d’un provocateur de l’Okhrana. Des extraits de la lettre de Trotsky adressée au ministre Jules Guesde, sont publiés. Citons quelques phrases : « … Est-il possible pour un socialiste honnête de ne pas lutter contre vous ? Vous avez transformé le parti socialiste en un chœur docile accompagnant les coryphées du brigandage capitaliste, à l’époque où la société bourgeoise – dont vous, Jules Guesde, vous étiez un ennemi mortel… » Descendez, Jules Guesde, de votre automobile militaire… Expulsé par vous, je quitte la France avec une foi profonde dans notre triomphe… Sans vous et contre vous, vive la France socialiste ! » (lettre publiée sur le site marxist.org).
Un dossier de plusieurs articles sur la déportation en Algérie de 9 200 soldats russes dont la moitié d’entre eux venant de l’armée d’Orient et l’autre moitié ayant subi la répression de La Courtine.
Un extrait de la thèse de l’historien Tramor Quemeneur sur « l’affaire de Villedieu » (Creuse, 7- 8 mai 1956). 500 rappelés qui refusent de partir à la guerre d’Algérie manifestent à Limoges et bloquent leur train. Conduits en convoi vers le camp de La Courtine, le dernier camion est bloqué par les habitants de Villedieu, leur maire et l’instituteur d’un village voisin. Le maire René Romanet après 3 mois de prison avec sursis sera révoqué, l’instituteur Gaston Fanton à 8 mois avec sursis et l’interdiction d’enseigner pendant 5 ans. 
Citons enfin cet extrait d’un article de Jean Courty : « Tous ces événements, mutinerie des soldats russes à La Courtine, déportation en Algérie, opposition persistante à la guerre sur le plateau de Gentioux à La Villedieu, mouvements anticolonialistes en France et en Algérie, sans oublier le maquis de la Seconde Guerre mondiale avec Georges Guingouin où l’état-major allemand appelait la montagne limousine « la petite Russie », ont en commun le fil rouge de la résistance à l’oppression et de la volonté d’œuvrer pour un monde meilleur. »

Adresse de l’association La Courtine 1917 : 8 avenue de la République 23000 Guéret
contact@lacourtine1917.org

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