MOLCER 10- Michel Cordillot. En France, c’est au sein de la Première Internationale que va apparaître un courant collectiviste. Après sa fondation à Londres le 28 septembre 1864, la première section parisienne est installée en janvier 1865 rue
des Gravilliers. En dépit des efforts de ses dirigeants, les progrès sont lents. Début 1867, l’Association Internationale des Travailleurs (AIT) n’a toujours pas véritablement réussi à s’implanter en profondeur dans l’Hexagone. Son implication dans les grèves du printemps va lui valoir une popularité certaine, mais
aussi inquiéter le pouvoir. Du fait des persécutions impériales qui vont déboucher sur la condamnation de ses dirigeants, mais aussi de ses dissensions internes, elle semble moribonde à la fin de l’été 1868. Et pourtant, moins d’un an plus tard, elle a non seulement échappé à la disparition pure et simple à laquelle elle semblait inéluctablement vouée, mais elle est devenue la force sociale qui semble se développer de manière
irrésistible et menace de renverser l’Empire. Entre-temps s’est également produit un changement capital au plan interne, puisque les idées réformistes de ses fondateurs proudhoniens modérés ont cédé la place à des théories collectivistes ouvertement révolutionnaires, dont les porte-parole les plus connus sont Eugène Varlin et Benoît Malon. Depuis longtemps notée par les historiens, cette évolution doctrinale appelle quelques explications dans le but d’essayer d’en saisir les mécanismes et la portée.

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