MOLCER n°2, Noémie Schallwig

Le Congrès de Tours, avec la création du PC-SFIC, donne une place inédite à des militantes féministes au sein d’un parti politique en France. Grâce à leur entrée au sein des sphères dirigeantes du parti, elles peuvent pour la première fois exprimer leurs objectifs et les faire adopter au sein d’un programme politique.

Avant le Congrès de Tours, et notamment à partir de la Première Guerre mondiale, le principal moyen d’expression de ces féministes réside dans la presse et dans les journaux qu’elles fondent. En effet, la Première Guerre mondiale fait apparaître chez les féministes des espoirs concernant la conquête de droits, que ce soit au niveau électoral ou bien au sein des organes de travail. Ces espoirs nourrissent la volonté chez la plupart d’entre elles de créer leurs propres espaces d’expression de leurs combats, espaces qui se concrétisent donc dans la création de différents journaux féministes tels que La Fronde, ou La Voix des Femmes. Ce dernier est créé en octobre 1917 par Colette Reynaud et Louise Bodin, et devient rapidement la tribune des féministes radicales, révolutionnaires qui revendiquent une égalité totale et « un bouleversement des rôles sexuels »1. Les journalistes et différentes collaboratrices du journal prônent une égalité des sexes, sur tous les plans, l’émancipation sexuelle et incitent les femmes à se faire entendre notamment dans les associations et les partis de gauche. Profondément féministe, pacifiste et syndicaliste, La Voix des Femmes est tour à tour liée aux mouvements socialiste internationaliste, communiste, communiste oppositionnel puis de nouveau socialiste dans ses dernières années et jusqu’à sa disparition, faute de moyens en 1937. Nombre de ces militantes s’expriment au sein des colonnes du journal, ce qui donne à La Voix des Femmes une ligne éditoriale variée. Les féministes les plus radicales s'y expriment, comme Madeleine Pelletier ou Nelly Roussel, qui sont proches des mouvements anarchistes, au même titre que des collaborateurs masculins tel que Georges Yvetot.

 Mais le journal est aussi proche de nombreux membres de la SFIO et des partisans de la IIIe Internationale qui publient aussi des articles comme Marthe Bigot, Marcelle Capy, Séverine, Monette Thomas ou Annette Charreau. Au sein des rubriques du journal, on retrouve aussi des espaces d’expression pour des personnalités moins connues et éloignées de la sphère militante parisienne. Le...

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