MOLCER 5, propos recuellis par Rémy Janneau et Roger Revuz

Rémy Janneau - Le titre de ton livre évoque la Gauche et le sous-titre les socialismes. De quoi est-il question exactement ? Parce que la gauche et les socialismes, ça n’est pas exactement la même chose.

Jean-Numa Ducange - Non, ce n’est pas la même chose, la gauche, disons que ça renvoie à une réalité politique assez bien identifiable par un large public. Comme c’est un ouvrage relativement grand public, il s’agissait d’envoyer un signal : on va parler de l’univers politique qu’est la gauche, qui renvoie certes à des réalités un peu floues mais comme justement je tenais à renvoyer à une époque bien délimitée, la Belle époque, je voulais évoquer les socialismes car c’est avant tout des idéologies et des pratiques socialistes dont il est question. Mais comme socialisme peut renvoyer, dans le contexte français, au Parti socialiste, tel qu’il existe aujourd’hui, je voulais élargir en mettant les socialismes, les questions des nationalités et la gauche de manière générale afin qu’on comprenne qu’on va parler de cet univers-là mais de manière assez plurielle, voilà en gros quel était l’enjeu autour de ce titre.


Roger Revuz - Ton livre évoque les débats sur la nation qui traversèrent, à la Belle époque, le mouvement social-démocrate européen qui se voulait pourtant internationaliste, débats aujourd’hui oubliés. Peux-tu nous présenter les grands courants qui coexistaient à cette époque et pourquoi dans ton livre il est essentiellement question de la Social-Démocratie de l’Allemagne et de celle de l’Empire austro-hongrois ?
JND - S’il est question avant tout de l’Allemagne et de l’Autriche-Hongrie, même s’il y a des variations de frontières puisque je vais jusqu’aux années 1920, mon objectif était de revenir aux sources du débat sur la question de la nation dans les mouvements ouvriers et les mouvements socialistes à la fin du XIXe siècle. Mon objectif était de faire une mise au point historique qui étrangement n’existait pas sur tous les débats qui ont traversé la question de la nation et des nationalités. Il y a beaucoup de contributions ponctuelles sur Kautsky, Otto Bauer, Lénine, Staline, Trotsky, sur toute une série de penseurs de la fin du XIXe siècle mais il n’y a pas d’ouvrage d’histoire qui articule tout cela et je suis parti du monde germanophone, 

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Tag(s) : #MOLCER 5, #Entretiens
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