Lénine à Paris

MOLCER 7, Michel Lefèbvre. Lénine est venu en France une première fois à l’été 1902. Avec sa compagne Kroupskaïa, Il avait accueilli sa mère et sa sœur à Paris puis était parti avec ces deux dernières à Loguivy (Côtes d’Armor actuellement) y passer des vacances. Il y revint une seconde fois pour une tournée de conférences en 1903 avant de repartir à Londres.
Après la Révolution de 1905, Paris devient le foyer principal de l’émigration politique russe. Les services secrets tsaristes en Suisse trop insistants et les mesures policières que le gouvernement helvétique met en place suite aux pressions de la Russie convainquent Lénine de quitter ce « trou » qu'est selon lui Genève. Il débarque à Paris en décembre 1908 avec ses camarades du centre bolchevik, notamment Kamenev et Zinoviev, ainsi que l'équipe des typographes et l’imprimerie des journaux révolutionnaires clandestins.

Le séjour de 1903
Lénine prononce des conférences sur la question agraire, question qui le passionne, à l’Ecole des Hautes Etudes Sociales fondée par des enseignants russes émigrés. Il refuse de céder à la demande des professeurs libéraux de l’école qui lui demandent de s’abstenir de toute polémique. Pour lui, le marxisme est une théorie révolutionnaire qui comporte nécessairement de la polémique. Trotsky dans Ma vie raconte que Lénine était très ému au début de sa prise de parole mais se reprit vite. L’un des professeurs eut ce mot à la fin du discours : « Un vrai professeur ». 

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Les chaussures de Lénine : une anecdote racontée par Trotsky dans Ma vie
 Un soir, Lénine, Trotsky et leurs femmes se rendent à l’Opéra-comique écouter Louise de Charpentier. « Nous formions un groupe dans une galerie du théâtre : outre Lénine, Sedova et moi, il y avait, ce me semble, Martov. Cette visite à l'Opéra-comique se rattache à un souvenir qui n'a absolument rien de musical. Lénine avait acheté des chaussures à Paris. Elles se trouvèrent trop étroites. Comme par hasard, mes chaussures à moi demandaient avec insistance à être remplacées. Lénine me donna les siennes et, au commencement, il me sembla qu'elles étaient juste à ma pointure. Quand nous nous rendîmes à l'Opéra, cela marcha parfaitement. Mais, au théâtre, je sentis que l'affaire se gâtait. Sur le chemin du retour, je souffrais atrocement et Lénine me raillait tout le temps, d'autant plus impitoyable qu'il avait enduré lui-même, plusieurs heures, le supplice de ces chaussures. » (Ma vie Trotsky p 184)

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La communauté des émigrés russes de Paris après 1905
La grande majorité des exilés russes avait trouvé à se loger dans le XIVe arrondissement, près du parc Montsouris. C’est dans ce quartier également qu’étaient établies de nombreuses organisations d’appui aux émigrés, telles que la bibliothèque russe et la bibliothèque Tourgueniev, le bureau russe du Travail, différentes cantines et centres d’accueil, instituts de formation, centres d’études universitaires, églises orthodoxes, syndicats et imprimeries.
C'est la période de la deuxième grande vague d'émigration russe. Elle concerne cette fois essentiellement les dirigeants et simples militants sociaux-démocrates, socialistes révolutionnaires ou anarchistes 
La police estimait à environ 25 000 le nombre des émigrés russes à Paris en 1907, dont « 1550 terroristes pouvant se décomposer en 550 anarchistes et 1000 révolutionnaires » (archives de la police). D’autres sources mentionnent une communauté de 80 000 ressortissants. 
 L’arrivée de Lénine à Paris vers la fin de 1908
En décembre 1908, Lénine, Kroupskaïa et Zinoviev arrivent à Paris. La capitale française devient le centre politique des bolcheviks. Kamenev et Lounatcharsky sont déjà sur place, Inessa Armand les rejoindra peu de temps après. Lénine retrouve son ami bien qu'adversaire politique Martov......

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